Saturday, December 12, 2009

Dongo : La guerre des communiqués fait rage

Après les accrochages dans les marécages de Dongo, la bataille entre les «Patriotes-Résistants Congolais» et les forces kabilistes s’étend maintenant sur le terrain communicationnel. Tous les coups sont désormais permis - y compris la manipulation - dans cette guerre sans ligne de front et qui se déroule loin des caméras et appareils photo.

«Faux», c’est la réaction communiquée à la rédaction de Congoindependant, vendredi soir, par une source proche du porte-parole des «Patriotes-Résistants Congolais» suite à une dépêche de l’Agence congolaise de presse faisant état des «combattants tués et capturés» dans les rangs de ce mouvement. «Plusieurs combattants parmi les insurgés de Dongo, dont le nombre n’a pas été précisé, ont été tués lors des affrontements qui les ont opposés aux FARDC (Forces armées de la RDC ), appuyées par la Monuc», annonce, dans une dépêche datéé 11 décembre, la très officielle Agence congolaise de presse (ACP) laquelle dit se reporter à des « services officiels au chef-lieu du Sud Ubangi».

Qui sont ces «services officiels» non autrement identifiés qui paraissent incapables de chiffrer le nombre des tués ? Rapportent-ils des faits qu’ils ont vus et entendus directement ou simplement des ragots qui émaneraient des «témoins indirects»?

A en croire l’ACP, les affrontements auraient eu lieu le mardi 8 et le mercredi 9 décembre «dans les localités de Bobito, Tandala et Bozene (…).» On apprenait également qu’«une vingtaine d’autres combattants ont été capturés, tandis qu’une auto blindée et un camion de munitions ont été récupérés par les FARDC, (…).» Pas un mot sur les caractéristiques de l’auto blindée autant que du camion capturés. La même source indique par ailleurs que « (…) la population de Gemena commence à retourner dans la ville qu’elle avait désertée à la suite d’une campagne médiatique sur des prétendus envois massifs, par Kinshasa, de troupes devant être «déployées à Dongo» avec une mission répressive.» Prétendus envois massifs des troupes ?

Officiers FARDC

Quelques éléments nouveaux. L’ACP signale que les « Patriotes-Résistants de Dongo» auraient à leur tête un certain Benjamin Nyangbaka, un ancien colonel des FARDC, «en exil». Sur le terrain, les «combattants» seraient conduits par le capitaine Emeka Nyanakala, «en rupture avec les FARDC».

Une dépêche de l’Agence France Presse datée 10 décembre contredit sur pas mal de points les sources de l’ACP et confirment que «des renforts militaires ont continué d’arriver lundi 7 décembre à Gemena, (…). Enfin d’après-midi, quelques centaines de soldats ont débarqué d’un Boeing 727 de l’armée congolaise sur le tarmac de l’aéroport de Gemena, (…). Quelque 1.000 hommes de la police nationale congolaise (PNC) et 500 soldats des FARDC devaient être initialement envoyés dans la zone, mais Kinshasa a décidé d’ajouter à ces troupes un bataillon commando d’environ 600 hommes.» Qui croire ? Faudrait-il faire foi aux échos imprécis rapportés par un média d’Etat réputé, plus à raison qu’à tort, pour sa servilité et sa tendance à jouer le rôle de «tam-tam de propagande» pour le «raïs» ou à l’AFP qui est loin d’être parfaite mais reste néanmoins une source plutôt indépendante?

Autres contradictions. Selon l’AFP toujours, les FARDC ont été attaquées dimanche 6 décembre à Bozene par des insurgés qui ont conquis cette localité. Citant une source onusienne, l’Agence note que «les soldats gouvernementaux ont tenté de la reprendre mais ont été repoussés à coups de mortiers». Et de poursuivre que dans la soirée de lundi 7, des accrochages auraient eu lieu à Bobito, à une dizaine de km de Bozene. «Mardi matin, le commandement FARDC n’avait pas de nouvelles de ses troupes à cet endroit couvert par la forêt équatoriale, où les communications sont très difficiles». Etrangement le mercredi 9, les forces gouvernementales ont repris du poil de la bête alors que les experts conviennent qu’il n’est guère aisé de déployer autant d’hommes et de matériels dans une région dotée de peu d’infrastructures de communication.

Guerre sans images

Dans cette «guerre médiatique», les «Patriotes-Résistants Congolais» accusent une certaine longueur d’avance par rapport au camp kabiliste. Le premier communiqué des insurgés est, en effet, tombé le 13 novembre dernier. «Nous avons pris les armes pour nous défendre et défendre les nôtres, comme le prescrit la constitution à nous imposée par l’étranger. Mais si on croit que la force est la solution, alors le monde entier entendra encore parler de nous », pouvait-on lire.

Dès le lendemain, ils annonçaient leur volonté de «renverser» Joseph Kabila.
Dans une dépêche datée 27 novembre, l’AFP, citant un communiqué signée de la main d’Ambroise Lobala Mokobe, le porte-parole du mouvement, rapportait que "les patriotes-résistants ont à nouveau infligé un échec cuisant aux forces d’occupations et ont repris la ville de Dongo.» Et d’ajouter qu’«un hélicoptère de la Monuc engagé dans les combats a été touché par les tirs". Une information confirmée au demeurant par la Monuc. Le fait daterait du jeudi 26 novembre.

Le 4 décembre, les «Patriotes-Résistants» annonçaient l’arraisonnement d’un bateau à bord duquel se trouvaient plusieurs tonnes d’armes et de munitions. Selon eux, le colonel qui convoyait ce «navire» a été tué. Les deux informations n’ont été ni confirmées ni infirmées par des canaux officiels à Kin. Citant une source militaire diplomatique, une dépêche de l’AFP, datée 5 décembre, relayait qu’«un officier aurait été tué».

Info ou Intox ?

Le mardi 8 décembre, l’AFP - qui semble décidément marcher allègrement sur les plates-bandes de l’ACP - signalait que les insurgés auraient attaqué, dimanche 6 décembre, des positions des FARDC. «Une quarantaine de soldats auraient été blessés, selon des sources humanitaires, mais la Monuc n’a pas confirmé ces chiffres pour l’instant», ajoute-t-elle avant de relever que «les FARDC auraient perdu la localité de Bozene», située à moins de 80 km de Gemena. On peut gager qu’une confirmation par la Monuc d’une telle information aurait démoralisé les autorités de Kinshasa sans compter l’incidence au plan diplomatique.

En attendant de voir plus clair sur ce qui se passe réellement dans le Sud Ubangi avec images à l’appui, la dépêche précitée de l’ACP semble n’avoir qu’un simple but : rattraper le retard qu’accuse le «camp kabiliste» sur le terrain de la communication.

Mercredi 9 décembre, le quotidien flamand «Het belang van Limburg» annonçait que les éléments des FARDC déployés dans le Sud Ubangi refusaient de se battre. Jeudi soir, une source proche des « Patriotes-Résistants Congolais» annonçait à la rédaction de Congoindependant que « toute la ville de Libenge est désormais sous contrôle des Patriotes». Infos ou intox ? L’avenir tranchera.

B.A.W
© Congoindépendant 2003-200

Selon un document de la Monuc.

Traduction libre du document
REAPPARITION DU CNDP
1. Une réunion de toutes les personnalités importantes du CNDP est programmée pour avoir lieu à MUSHAKE aujourd‟hui. L‟invitation par une lettre datée du 12 Nov. 2009, avait été envoyée par l‟Administrateur désigné du CNDP pour MASISI, Mr Mashagiro Nzeyi Jérôme Vide. Le général Bosco Ntanganda pourrait prendre part à la réunion, en compagnie des membres supérieurs de l‟aile politique et militaire du CNDP. Autres invités comprenant le Président du CNDP, le Secrétaire Exécutif du CNDP Goma, le Commandant des FARDC MUSHAKE, le commandant du PNC, les chefs des villages et des groupements et le responsable de l‟ANR MASISI et MUSHAKE
2. L’ordre du jour prévu de la réunion est de proclamer la création d’une nouvelle république; REPUBLIQUE des Volcans, laquelle comprendrait les territoires de Masisi et Rutshuru, en y ajoutant les régions de NGUNGU, MASISI, MUSHAKE, KICHANGA, KILOLIRWE, RUTSHURU et NYAMILIMA.
Evaluation
3. La situation dans les territoires de MASISI et RUTSHURU, particulièrement dans les régions de MUSHAKE, NGUNGU, MASISI, KICHANGA et KILOLIRWE, pourrait devenir tendue et variable, si la création de cette nouvelle république est annoncée et des actions prises par le CNDP sont initiées pour le même but.
4. Puisque l‟administration parallèle par le CNDP dans ces régions indiquées ci-haut n‟a pas été reconnue par le Gouvernement de la RDC, ce dernier va rejeter toutes déclarations allant dans le sens de la création de la nouvelle république, si une telle déclaration venait d‟être faite.(Radio Okapi et autres agences de presse ont été invitées à prendre part à la réunion) Ce rejet de déclaration par le gouvernement de la RDC pourrait pousser le CNDP à initier davantage d‟autres actions afin de se frayer un passage à l‟accomplissement de leur agenda.Ceci aurait comme conséquence des affrontements entre les cadres du CNDP et d‟autres forces gouvernementales de la RDC ou entrainer des désertions dans les rangs des soldats CNDP-FARDC et dans le pire de cas, aboutir à la désintégration de l‟alliance CNDP-FARDC.
Propres actions
5. Toutes les” COB” et “TOB” dans la région ont été mises en alerte et prêtes à réagir dans des délais très brefs.
6. Les patrouilles dans ces régions désignées sont en place et exécutées par les” COB” et “TOB” à MUSHAKE, MASISI et dans la Ferme d‟OSSO, afin de maintenir la présence et d‟être prêt à réagir immédiatement, si cela est requis.
7. Les „QRF” se tiennent prêts à agir dans toutes “COB /TOB” dans la région.
8. La hiérarchie des FARDC a été sensibilisée sur ces développements et a été conseillée d‟être prête pour réagir, si cela est requis.
L'oeil du patrioite APARECO

D’après un rapport de la MONUC : Le CNDP prépare la proclamation de la « République des Volcans » !

A lire tres important!!!

http://www.aparecordc.org/forum//galerie//documents/12605932081248.pdf

L'AMP,qu'est ce qui se passe?

AMP : le courant rénovateur tire à boulets rouges sur l’Assemblée nationale et le gouvernement
Kinshasa | Samedi 12 Décembre 2009 à 17:57:37


Seize députés de l’Alliance de la Majorité présidentielle (AMP), regroupés au sein du courant rénovateur pour le changement à la chambre basse du parlement, montent au créneau. Dans un point de presse tenu samedi au Palais du peuple, ils ont fustigé la complaisance de leur institution transformée, selon eux, en une caisse de résonance du gouvernement, au détriment de l’intérêt général du pays. Ce qui motive la motion de censure qu’ils disent avoir initiée contre le gouvernement dont ils dénoncent l’immobilisme, rapporte radiookapi.net


Les parlementaires en séance plénière (archives)

« Nous voulons que la Majorité s’assume. Nous en avons vraiment marre d’attendre le changement qui ne vient pas. Nous avons un nouveau bureau à l’Assemblée nationale. Nous pensions qu’avec ce changement, c’est pour imprimer un nouveau dynamisme. Mais nous constatons que le pouvoir de l’Assemblée nationale est comme confisqué. Nous passons 8 jours sans plénière. Le président se déplace et il se déplace avec tous les pouvoirs alors qu’il a des collaborateurs », dénonce l’honorable Albert Pwela président de ce groupe.

Le courant rénovateur de l’AMP relève encore d’autres tares de la mMajorité au sein de l’Assemblée nationale. « Il y a plusieurs questions pour lesquelles on passe au vote. On politise tout. Une assemblée nationale d’élus, incapable de sanctionner un seul membre du gouvernement, pourtant, les méfaits, nous les constatons à longueur des journées. La corruption est devenue comme un sport national. Nous avons tous, dans la classe politique comme un consensus national à la médiocrité », ne cesse de décrier le président du courant rénovateur.

Par conséquent, poursuit-il, son groupe se démarque de cet immobilisme et de ce consensus à la médiocrité pour tirer la sonnette d’alarme. « Nous devons rectifier le tir. Le problème, en s’enlisant, dénote un peu une certaine incapacité du gouvernement à apporter des solutions… »
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